HISTOIRE et terroir
Il a l’originalité d’être élaboré à partir d’un seul cépage, le piquepoul. Réfugié sur les rives de la lagune de Thau, ce cépage autochtone est parfaitement adapté au territoire dont il est issu. Longtemps oublié, aujourd’hui il intrigue, il séduit. Sa finesse, du relief, svelte et de l’originalité ! Partez à la découverte de l’AOP Picpoul de Pinet.
La conquête (DU Moyen âge AU XXe SIÈCLE)
Les fouilles de la Via Domitia, qui traverse le vignoble, attestent de la présence de la vigne sur les six communes de l’appellation (Castelnau-de-Guers, Florensac, Mèze, Montagnac, Pinet et Pomérols) dès l’époque romaine.
C’est dans un contrat de location de vignes à Toulouse, au XIVème siècle, que cette variété de raisins est mentionnée pour la première fois. A cette époque, on le trouve alors dans tout le sud de la France, du Midi pyrénéen au Rhône méridional. Et si aujourd’hui le piquepoul blanc est l’unique cépage apte à produire les vins AOP Picpoul de Pinet, à l’origine, sa couleur est noire. “Picapoll nigri”, lit-on en occitan (1384).
Dans son traité de la flore de Montpellier, le botaniste Pierre Magnol cite en 1677 le piquepoul parmi les cépages noirs du Languedoc.
C’est au début du XIXe siècle, face à la concurrence des cépages teinturiers ibériques (grenache, carignan, mourvèdre), qu’il change de couleur. Du noir, il passe au gris, puis au blanc grâce à la sélection de plants plus clairs*.
Utilisé pour la production de vermouth et d’autres alcools au début du XXe siècle, le piquepoul blanc retrouve ses lettres de noblesses dans les années 1920, lors du premier rassemblement de producteurs de blancs de Pinet, puis à partir des années 60. Les producteurs de Pinet et des communes voisines misent alors sur ce cépage autochtone et le replantent.
Un pari gagnant puisqu’à partir des années 1980 le vin de Picpoul de Pinet traverse la Manche pour devenir la star des blancs français au Royaume-Uni. Au point d’y exporter encore aujourd’hui un tiers de sa production.
* Source : Picpoul de Pinet, une Odyssée viticole en Languedoc, de Marc Médevielle, ed. de La Martinière (2018).
L’ENRACINEMENT (1985 à nos jours)
Les vignerons et vigneronnes de l’AOP Picpoul de Pinet obtiendront sa reconnaissance en Vin Délimité de Qualité Supérieure (VDQS) en 1954, puis en AOC Coteaux du Languedoc en 1985. Il faudra attendre 2013 pour que le Picpoul de Pinet soit reconnu en Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) à part entière par l’Institut National de l’Origine et de la Qualité puis en Appellation. Enfin, en 2017, l’Europe reconnaît le Picpoul de Pinet comme Appellation d’Origine Protégée.
Chaque nouvelle marche atteinte mobilise les producteurs pour améliorer l’expression du fruit et la précision de leur travail.
La singularité des vins et l’ambition collective de ses vignerons bâtissent jour après jour le succès de ce vin. Contre 1,7 millions de bouteilles produites en 1985, ce sont plus de 10 millions de bouteilles qui sont vendues aujourd’hui, dont 2/3 à l’étranger.
L’AIRE
UnE VUE IMPRENABLE SUR L’horizon
C’est un paysage à part, étrangement préservé. Une sorte d’écrin. Décor en balcon, il se déploie comme un éventail. La douce ondulation du vignoble, mêlée aux recoins de garrigues et aux pins parasols typiques, s’éteint sur la lame brillante de la lagune de Thau, la mer se laissant deviner au-delà. La silhouette arrondie du Mont Saint Clair de Sète adoucit l’horizon.
Territoire isolé par les eaux, il salue la lagune de Thau au soleil levant et au couchant le fleuve Hérault, qui vient finir sa course dans la Méditerranée. “Son terroir, c’est la mer”.
Un cépage : LE PIQUEPOUL BLANC
Le piquepoul blanc, vieux cépage autochtone, a donné son nom à l’AOP Picpoul de Pinet.
En Languedoc, là où les appellations sont majoritairement issues de vins d’assemblage, l’appellation, ici, protège la typicité d’un monocépage.
Il est en parfaite adéquation avec son terroir, compte tenu de sa bonne résistance à la sécheresse couplée à un cycle végétatif long. Ce cépage tardif se récolte généralement à partir de mi-septembre ce qui lui permet de bénéficier des entrées maritimes de fin d’été, de la fraîcheur et des brumes nocturnes marquées après le 15 août. C’est un cépage à pellicule fine qui garde, à maturité, une acidité élevée caractéristique. Tous ces éléments réunis justifient son ancrage local.
Un terroir
Le vignoble révèle deux grands types de terroirs :
- Au Nord, les “piochs”, dans le triangle que dessinent Pinet, Castelnau-de-Guers et Montagnac, correspondent à une succession de buttes calcaires, recouvertes de garrigue et de pinèdes, cloisonnant des vallons aux terres ocre rouges où se love la vigne. Ces reliefs atténuent les influences maritimes.
- En descendant du balcon, le “Marin”, ce vaste plateau des Mas est constitué d’argiles et de limons, de sables et de grés, de cailloutis et de conglomérats charriés par les fleuves à l’époque tertiaire. Il accueille des étendues de vignes, entourées de garrigue, jusqu’aux bords de la lagune de Thau.
D’une manière générale, les sols sur l’AOP Picpoul de Pinet sont profonds. Favorables à l’enracinement, ils assurent naturellement une alimentation en eau modérée et régulière à la plante qui résiste parfaitement aux étés chauds et secs.
L’AIR
Un CLIMAT MÉDITERRANÉEN PRIVILÉGIÉ
Sur les rivages de la Méditerranée en bordure de la lagune de Thau les précipitations sont rares ; 400 mm/an en font l’une des pluviométries les plus faibles de l’Hérault. Des hivers doux, une influence marine indéniable ainsi que des entrées maritimes favorisent la maturation du piquepoul blanc tant sur les bords de la lagune de Thau que sur les terres au Nord de l’appellation.
QUELQUES CHIFFRES CLÉS
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SUPERFICIE EN PRODUCTION : 1 550 HECTARES
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COMMUNES DE PRODUCTION : CASTELNAU-DE-GUERS, FLORENSAC, MÈZE, MONTAGNAC, PINET, POMÉROLS
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NOMBRE DE PRODUCTEURS : 24 CAVES PARTICULIÈRES ET 4 CAVES COOPÉRATIVES
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PRODUCTION ANNUELLE : ENVIRON 90 000 HL
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COMMERCE : FRANCE (35 %) ET EXPORT (65 %)
* CHIFFRES 2020
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