Les vigneron(ne)s de l’appellation sont de plus en plus nombreux à être séduits par les jarres en grès, moins poreuses que la terre cuite. Après la pionnière Anaïs Ricome du Domaine La Croix Gratiot, plusieurs domaines se sont lancés lors du millésime 2021. Rencontre avec Benjamin Baudry, directeur d’exploitation et œnologue du Domaine de Belle Mare à Mèze (55 hectares, dont 4,90 en AOP Picpoul de Pinet), accompagné de Sylvain Foucret, maître de chai. Il a investi dans une première jarre en grès pour élaborer sa deuxième et nouvelle cuvée AOP Picpoul de Pinet, premium de la gamme Patience, avec un premier millésime de 1 200 bouteilles prévu pour l’automne.
Pourquoi avez-vous souhaité vous lancer dans l’élevage en jarre ?
Je voulais faire un AOP Picpoul de Pinet élevé sur lies, mais pas en cuve inox. La cuisson assez élevée du grès diminue la porosité et minimise l’apport en oxygène nécessaire puisque le piquepoul est un cépage plutôt oxydatif.
Comment travaillez-vous cet élevage en cave ?
Pendant les premiers mois, environ une fois par mois en fonction de la dégustation, nous procédons à un bâtonnage, c’est-à-dire à une remise en suspension des lies fines, par injection de CO2. La forme ovoïde de la jarre apporte également un léger bâtonnage naturel puisque le vin est toujours en mouvement.
Voyez-vous déjà le résultat
Le vin est en jarre depuis novembre et y restera minimum jusqu’à l’automne prochain. Nous avons séparé une même cuve en deux pour pouvoir la comparer et voir l’effet de l’élevage en jarre. En deux mois, on ressent déjà plus de gras et de rondeur.